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La Presse au Royaume

Publié le par SALDAR-KHAN Thibault

La Presse au Royaume
Journaux et hebdromadaires

Dans les grandes villes comme Casablanca, on trouve tous les quotidiens français, le jour même (comme le Figaro, imprimé au Maroc) ou le lendemain (comme Libération, le plus lu étant le Monde). Les journaux sont un peu moins chers qu'en France, de l'ordre de 5 à 15 DHs, mais je ne pourrais vous dire exactement car nous les recevons directement au bureau.

Pour les nouvelles locales, une vinghtaine de quotidiens sont disponibles, dont plusieurs d'expressions française. Les principaux sont ; L'Opinion, Libération, Le matin du Sahara et du Maghreb, et AL-Bayane. Ces quotidiens sont les organes officiels des partis politiques, et même de la monarchie, ce qui ne laisse aucun doute sur la marge de manoeuvre... Il suffit de parcourir quelques minutes les éditoriaux du Matin du Sahara par exemple pour vite se rendre compte du peu d'esprit critique et du manque de recul sur les sujets. La presse transmet les évènements internationaux de façon quasi analogue à celle de nos quotidiens européens puisqu'elle recopie largement les dépêches d'agences (AFP : Agence France-Presse et autres...). En revanche, elle adopte un ton très coincé dès qu'il est question de politique intérieure, s'attardant plutôt sur la vie royale....

Mais heureusement, il y a L'Economiste, un des seul quotidien francophone qui ne soit ni l'organe du pouvoir ni celui d'un parti. Et comme par hasard, nous le retrouvons chaque matin sur notre bureau ! De même, l'hebdo Tel Quel, au ton vif et engagé, indépendant et audacieux, est une référence pour ceux qui souhaitent lire l'information sous un angle plus critique.

"Je ne dois pas, je ne dois pas !"

La presse marocaine jouit néanmoins d'une plus grande liberté que la presse tunisienne ou lybienne (il faut dire que ce n'est pas difficile...). À la fin du règne de Hassan II, les quelques jounaux "indépendants" parviennent à élargir le champ de la liberté d'expression et le gouvernement a fini par "laisser faire".

Ainsi, depuis sa création en 1997, l'hebdomadaire Le Journal et plus tard, l'hebdomadaire Demain, ont pu aborder de nombreux sujets qui, quelques années plus tôt auraient provoqué la colère voir la censure de Driss Basri, ministre de l'Intérieur de l'époque. Néanmoins, malgré les discours de Mohammed VI en faveur de la liberté de la presse, "l'affaire Lmrabet" qui résonne encore dans les esprits, a défrayé la chronique en 2003 et a malheureusement montré que cette "liberté" pouvait être, du jour au lendemain remise en question.

"Non, tu ne dois pas..."

Dans cette affaire, le directeur des deux publications satiriques, Demain magazine et Douman (son pendant en arabe), a été accusé "d'atteinte au régime manarchique, outrage à la personne du roi et atteinte à l'intégrité territoriale" et condamné à trois ans d'emprisonnement. Bien que libéré après un an, les journaux sont toujours interdits et lui même a été interdit d'exercer son métier pendant dix ans. De même, le pendant arabophone de Tel Que, Nichane, a été interdit par le gouvernement. Motif : avoir publié des blagues populaires mettant en cause le roi et l'islam... De nombreuses autres publications ont été assujettis à de lourdes condamnations et censures dans le meilleur des cas.

"...pour l'instant !"

Le code de la presse actuellement en vigueur date de 2002. Certes il comprend certaines avancées positives, mais il maintient des peines de trois à cinq ans de prison en cas de "diffamation" à l'encontre de la famille royale. En 2007, la discussion entre le gouvernement et les professionnels de la presse pour un nouveau projet de réforme a commencé...

"Ce chantier s’inscrit aux défis auxquels fait face le Maroc et dont le premier réside dans la mise en œuvre de la nouvelle Constitution et plus particulièrement de son article 28 qui sera à la base de cette réforme", affirme le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi. Cet article garantit la liberté de la presse qui ne peut être limitée par aucune forme de censure préalable. "Tous ont le droit d’exprimer et de diffuser librement et dans les seules limites expressément prévues par la loi, les informations, les idées et les opinions", cite le ministre. Dans cette liberté, les pouvoirs publics sont donc appelés à favoriser l’organisation du secteur de la presse "de manière indépendante et sur des bases démocratiques, ainsi que la détermination des règles juridiques et déontologiques le concernant", ajoute le ministre faisant toujours référence au même article, tel que l'a rapporté le Soir Echos fin 2012.

Cependant, depuis 2007, le chantier du nouveau code de la presse, pronnant de grandes valeurs démocratiques pour la liberté d'expression, est à ce jour toujours en construction...

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